3 réalités qui font que la holding est également un outil pour les PME

Vous entendez certainement plus souvent parler dans les médias des holdings des grandes entreprises françaises et familiales. On peut citer, notamment, le cas de la famille Mulliez. Contrairement aux apparences la holding n’est pas un dispositif réservé aux grandes entreprises. En revanche, la holding est un outil qui vous permettra d’optimiser vos actions. Voici 3 hypothèses où le recours à une holding peut être envisagé.

1/ PrOtection des actifs.

Disons que vous avez une société de plomberie et vous avez constaté qu’il est de plus en plus difficile de vous approvisionner dans de bonnes conditions sauf à procéder à des achats en gros. 

De là, vous souhaitez développer une nouvelle activité d’achat-revente de matériel de plomberie.

Vous pouvez : 

• exercer les deux activités au sein de la même société

• créer une deuxième société dont vous serez également associé

• créer une holding qui détiendra cette deuxième société

Dans la première hypothèse, vous prenez le risque que l’une des activités vienne faire péricliter la seconde (aléa 1).

Dans la seconde hypothèse, ce risque est endigué mais la seconde société repartira de zéro et ne pourra pas disposer de la trésorerie de la première société (aléa 2). 

En effet, le monopole bancaire interdit à la première société de prêter à la seconde dès lors qu’elles n’ont aucun lien capitalistique (l’une n’est pas l’associé de l’autre).

Si vous vous dites que vous pouvez vous en qualité d’associé prêter de l’argent, c’est exact. Mais si vous pour avoir cet argent il faut procéder à une distribution de dividendes ou au versement d’une rémunération ce n’est pas la solution la plus adéquate. Je vous expliquerai ça plus en détail plus tard.

Dans la dernière hypothèse, l’aléa 1 est résolu et l’aléa 2 également. En effet, la holding détiendra des titres dans les deux structures, donc elle pourra bénéficier d’un prêt de trésorerie de la première structure et en faire bénéficier la seconde.

Dans ce cas précis, vous voyez bien qu’il n’y a pas besoin de faire des millions de chiffre d’affaires pour que la holding soit utile.

2/ Planification de la succession.

Vous avez nécessairement déjà entendu parler d’entrepreneurs qui au moment de partir en retraite ont eu le sentiment de se faire plumer, ou qui ont dû abandonner leur projet de transmission parce qu’il aurait fallu que leurs enfants s’endettent pour un paquet d’années.

Et bien la holding est un moyen pour faciliter cette transmission.  

3/ Optimisation de la trésorerie.

Ne pas vouloir payer d’impôt est une hérésie à laquelle vous devez renoncer. Au mieux, vous pourrez diminuer la charge de l’impôt.

Mais en toute hypothèse, cette diminution de la charge fiscale ne doit pas être votre but. En effet, toute opération pensée dans ce but constitue un abus de droit. Ce qui veut dire que l’administration fiscale pourra remettre en cause les opérations réalisées, solliciter les impôts correspondants et des pénalités. 

En revanche, il existe des avantages fiscaux spécifiques au holding dont vous pourrez vous prévaloir : le régime mère-fille et l’intégration fiscale.

Ces deux dispositifs vont permettre des économies et donc de dégager à terme davantage de trésorerie pour vos projets.

Comme vous l’avez compris, l’utilisation d’une holding n’est pas une question de taille, mais de stratégie. 

Je vous invite donc à vous poser et à définir vos objectifs et aller en parler avec votre avocat. 

Article rédigé par Sabine Vuillermoz
Avocat au Barreau de Sens